La suite d'écriture de l'antre des livres 2016
La suite d’écriture proposée au public durant les 2 jours de Salon du livre à Orange était un cadavre exquis basé sur la première phrase du roman La Trace, de Richard Collasse aux éditions Le Seuil.
Voilà ce que cela a donné :
Samedi 4 juin 2016
« Je suis un imposteur.
Adolescent, j’étais un garçon éthéré qui ne savait que faire de sa propre vie. »
Le rêve n’est pas une imposture, il est nécessaire à la vie et nous appelle au dépassement de nous-mêmes et de nos limites !
Les limites sont faites par l’esprit, nous seuls sommes capables de les détruire.
Le courage n’est donc pas l’absence de peur mais la conviction que ce n’est pas le plus important.
Courage, fuyons. Fuyons la vie difficile en la combattant tous les jours.
Et après le combat, jouissons des plaisirs simples que nous appelons poisons de l’amour.
Certes la vie n’est pas toujours drôle, et difficile, mais en effet l’amour de l’être humain n’est-il pas le secret de la vie et la réussite de l’univers ?
Ici ou ailleurs, passent, passent les saisons, c’est toujours en automne que nous cueillons les pommes d’amour.
À condition qu’elles ne soient pas blettes !!!
Les « poires » ou « bonnes poires » ne sont pas toujours si bêtes !
En réalité, tout était une histoire de confitures, ou de déconfitures… et j’étais en pleine déconfiture !
Confit ou déconfit, l’essentiel est d’aller de l’avant sans se laisser aller.
Mais non je rigole car pour moi le lâcher-prise est indispensable. Allez hop hop hop, on y croit :
Croa croa je suis la grenouille, tu ne me crois pas. Je ne crois que ce que je vois, na !
Na ! ah ah ! je suis comme saint Thomas !
Et comme je suis aveugle, je ne crois en rien.
Non, rien de rien, non, je ne regrette rien..
J’aurais voulu passer ma vie à rêver et je la passais à œuvrer !!
Une vie libérée de toute contrainte. Il me faut une vie décorsetée. Défaire le laçage qui la serre. Me voilà qui lutte contre la réalité. Je veux fuir.
Dans un monde irréel ou réel ? Dans un océan de rêves ou une cabane de pêcheur ?
Ou dans l’antre : quand on entre et que le ciel s’éventre, on se centre, se déconcentre et on se délivre.
Dimanche 5 juin 2016
« Je suis un imposteur.
Adolescent, j’étais un garçon éthéré qui ne savait que faire de sa propre vie. »
Longtemps, je me suis levé de bonne heure.
Et maintenant la flemme me tient.
L’unique envie de voyager en songe demeure
Malgré le mal de tête qui en résulte au réveil, besoin d’un doliprane.
Cette effervescence acide me monte à la tête et e me suis mis à voir des éléphants en tutu rose et des plantes carnivores dresseuses de puces. Il était temps de repartir.
Je pris mes clics et mes clacs et je sortis par la fenêtre…
Je me retrouve dans un jardin extraordinaire, plein de couleurs, de fleurs de légumes et autres plantes comestibles.
Entre les pieds de tomates, les poivrons, les aubergines, des cucurbitacées sauvages jettent sur la terre l’étoile d’or de leurs fleurs libres, rebelles, envahissantes… Je les aime.
Tant d’ivresse. De ce jardin qui ne m’appartient pas, je tente de trouver une place.
Un petit cabanon, une yourte, un abribus, tout ce qui abrite pour que la vie soit plus douce.
Une capitelle de pierres, un mas de vigne, pour écouter en plus le chant des oiseaux
Qui ramassent des brindilles et les déposent, une à une, sur le sol carrelé de la terrasse en attendant de pouvoir construire leur nid.
Une pie, au loin, repérait le manège.
Elle décidait qu’aucun de ses congénères n’envahirait son espace.
Alors, elle restait seule, toute seule. Quelle misère ! Comment allait-elle s’en sortir ?
La solitude hélas. Il me faut passer une annonce pour trouver une chambre d’écho.
La solitude, ça n’existe pas…
Même sur une île déserte, il y aura toujours quelque chose qui vous accompagnera.